Préservation de la santé (yang sheng) :
La préservation de la santé (en chinois, on dit simplement : « nourrir » ou
« conserver sa santé ») est, dans l’optique taoïste, une affaire personnelle qui
consiste à « prendre soin de soi-même » dans le simple but de conserver la vie
le plus longtemps possible.
La durée de vie de tout être vivant, et par conséquent des humains, est gérée
par des lois relativement fixes gouvernant la croissance, la maturité, la
vieillesse et la mort.
Il est cependant possible, en prenant soin de soi-même et en prévenant les
maladies « évitables » et susceptibles de réduire la durée d’existence
normalement allouée à la naissance, de s’assurer d’une longévité maximale et,
par des précautions et des attitudes appropriées, d’améliorer sa condition
physique, d’assurer un état d’harmonie optimal entre le Yin et le Yang et entre
l’organisme et son environnement extérieur ; donc, en favorisant et en stimulant
au maximum l’énergie vitale, on retarde la vieillissement.
Pour prévenir de tout cela il faut avoir une alimentation équilibrée et saine.
L’alimentation (shui gu) littéralement « eau et céréales » fournit les
substances nutritives indispensables à la vie et à la formation du QI et du
sang ; toute irrégularité ou inadéquation la concernant entraîne ainsi des
conséquences pathologiques.
Le Nei Jing (Su Wen) énonce que : « les céréales nourrissent, les fruits
supplémentent, les viandes renforcent et les légumes favorisent la
récupération ».
Les quantités ingérées doivent être adéquates aux besoins de l’organisme ; un
excès ou, au contraire, une insuffisance de nourriture sont, l’un et l’autre,
causes de maladies.
Une faim prolongée devenue chronique diminue les quantités de QI et de sang
produits.
Une alimentation insuffisante prolongée diminue la vitalité et les défenses
immunitaires naturelles de l’organisme et, accroissant sa vulnérabilité,
l’expose aux affections.
Des enfants alimentés insuffisamment ou irrégulièrement (dont les fonctions
digestives sont plus fragiles que celles des adultes) sont davantage exposés à
ces risques.
A l’inverse, un excès de nourriture accumulant dans l’organisme des substances
solides et liquides surcharge le couple rate-estomac, réduit son efficacité et
provoque des distensions abdominales, des éructations de gaz malodorants, une
perte d’appétit, des vomissements et de la diarrhée.
L’accumulation de nourritures non digérées (particulièrement de nourritures
grasses ou sucrées) peut causer une « blessure » génératrice de chaleur alors
qu’une « blessure » imputable à des aliments froids produit en général de
l’humidité et du phlegme.
Une trop grande consommation de nourriture et de boisson, susceptible de causer
une indigestion qui affecte la circulation du QI et du sang, conduit à la
stagnation des méridiens et de leurs collatéraux, obstrue les vaisseaux et est à
l’origine de dysenteries ou d’hémorroïdes.
De plus, l’art de la cuisine est important :
Les aliments doivent être mangés le plus frais possible afin de prévenir la
perte de leurs nutriments, il est conseillé :
de ne pas couper les aliments (légumes) qu’au moment de leur préparation
de ne pas laisser les aliments coupés détremper dans l’eau (sauf le soja qui est
ainsi transformé en lait de soja ou tofu)
de saisir les aliments sur un feu fort si nécessaire, de couvrir le plat cuisiné
afin d’en conserver les nutriments.